
Le cyclisme est une histoire de famille chez les Dupont. Thibault Dupont, partage cette passion transmise par Thierry son père, avec sa sœur, Claire. Le natif de Mionnay, à quelques kilomètres du Rhône, a fait ses premiers tours de roues au club de Neuville-sur-Saône. Quelques décenies après, l'Aindinois licencié chez Cycling Team 01, vient de décrocher son troisième titre de champion de France d'affilé en pumptrack. Récemment 14e aux mondiaux de sa discipline de coeur, mais également 13e de la Zuricrit, considérée comme le Championnat du monde de fixie par certains, Thibault Dupont excelle dans toutes les disciplines du cyclisme. Entretien avec ce gamin « nul au vélo », désormais triple champion de France.
Vous avez décroché un nouveau titre de champion de France, c’est toujours la même sensation que le premier ?
Le premier était inattendu, ça faisait pas mal d’années que je l’attendais. J’avais pris beaucoup de réserves, je ne m’étais pas dit que je pouvais gagner, j’avais pris la journée tour par tour et au moment où j’ai gagné, je ne m’y attendais pas. A la base, je ne suis pas bon en BMX ! J’ai vraiment progressé vers 17-18 ans. Le troisième il y a un peu moins d’émotion, ça reste fou, ça reste un titre de champion de France, mais ce n’est pas autant une explosion de joie que le premier. Je ne vais pas dire qu’on s’habitue, ça reste beau.
Vivre ces moments de sport avec votre sœur (Claire Dupont) qui elle aussi a déjà décroché le maillot tricolore ça vous fait quoi à tous les deux ?
C’est vraiment super. Avec ma sœur, on est très famille, c’est cool, on sait que nos parents nous soutiennent, c’est une petite motivation supplémentaire.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le pumptrack ?
Un pumptrack, c’est une piste avec plein de bosses et de virages, où l’on n’a pas besoin de pédaler pour prendre de la vitesse. On utilise le mouvement du corps. Et c’est un chrono, le but, c’est d’effectuer le plus vite possible le tour.
Comment avez-vous découvert le pumptrack ?
J’ai commencé par le BMX, car j’étais trop jeune pour m’inscrire dans une école de cyclisme. Je n’ai jamais arrêté le BMX Race (l’épreuve des Jeux Olympiques où les Français ont effectué un triplé), j’ai fait pas mal de podiums sur les Championnats de France et du monde quand j’étais en 17-24 et 25-29 ans. C’est à peu près quand j’ai découvert le pumptrack. C’était à un événement, j’étais venu pour faire la course freestyle et je me suis inscrit pour le fun avec des potes, je n’avais aucune idée que je pouvais aller vite. Je suis tombé contre un gars super bon direct, annoncé comme superstar sur les réseaux, mais je l’élimine. Il n’y avait rien qui allait, j’étais en tenue de freestyle, mais ça m’a mis au pumptrack. Et puis après le skatepark Weride m’a sponsorisé et j’avais les entrées gratuites contre de la publicité.

Thibault Dupont lors des derniers Championnats du monde de pumptrack - Crédit Photo : photo fournie par le coureur
On vous a vu vous ouvrir à de nouvelles disciplines comme le cyclo-cross, mais aussi des courses de fixie, parlez-nous de votre envie de varier les plaisirs...
J’ai toujours fait de tous les types de vélo. Je me suis toujours senti à l’aise sur n’importe quel type de vélo, mais, avant, je ne l’affichais pas. J’ai fait le TRJV petit en VTT, un peu de DH, le Tour de l’Ain Cadet, des courses sur piste… A l’époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux donc je ne l’affichais pas. Mon père vient de la route, mon oncle de la piste, donc j’ai vite fait route, piste, et cyclo-cross il y a quelques années, mais je m’étais plus axé BMX et Pumptrack parce que j’étais meilleur. Je me suis aussi mis au fixie, où j’ai fini troisième en Allemagne sur le « last man standing ». J’ai fait un gros résultat en me préparant bien, ça m’a fait gagner des abonnés sur les réseaux sociaux et ça a lancé ma saison route.
Et puis on t’a vu faire ton retour sur la route récemment…
Je me suis mis plus à la route cette année, parce que j’ai toujours aimé faire quelques courses. Je me suis fait éclater à ma première course de l’année, ça m’a un peu saoulé, mais je ne savais pas trop quoi faire, la saison de Pumptrack n’avait pas encore repris donc je me suis un peu entraîné et à ma deuxième course, j’ai beaucoup mieux roulé. J’ai même gagné le sprint du peloton. Du coup, j’ai acheté un vélo, car je roulais avec celui de mon père. J’ai fait deux podiums sur route en Access avec un mois et demi d’entraînement. Et puis en début d’année mon sponsor 50 Factory m’a proposé d’avoir un Sworks SL8 avec eux. C’est un vélo test que j’ai monté, et j’ai gagné ma première course avec ce vélo.
Explique-nous pourquoi vous avez rejoint Cycling Team 01 ?
J’aime beaucoup le principe d’avoir les « Avengers » du cyclisme, avec plusieurs personnes de différents sports. J’ai rencontré Yann il y a plusieurs années au Vélodrome de la Tête d’Or. Son projet m’a beaucoup intéressé, parce que d’avoir des personnes de plusieurs sports différents et être mis en avant, c’est sympa. En plus on n’est pas beaucoup dans le club donc on a des facilités pour apprendre à mieux se connaître, pendant les événements du club, c’est cool.

Thibault Dupont avec son maillot de champion de France avec le logo de son équipe, Cycling Team 01 - Crédit photo : photo fournie par le coureur