
Cela semblait inévitable. Cian Uitjdebroeks, qui s’est révélé il y a six ans sur les pentes du Grand Colombier à l’occasion du Tour de l’Ain U17, a remporté cette fois-ci l’épreuve professionnelle, après avoir dompté ces mêmes pentes du géant du Jura. Le Français Nicolas Prodhomme perd son maillot jaune de leader au profil du Belge. Il décroche néanmoins une belle deuxième place à Belley.
« C’est très chouette d’avoir ma première victoire professionnelle ici », sourit le vainqueur final de cette 37e édition du Tour de l’Ain. En effet, le coureur de 22 ans connaît bien la région, et particulièrement le Grand Colombier. En 2019, il s’imposait au sommet sur l’épreuve réservée pour les Cadets. Deux ans après, il terminait deuxième à Culoz, sur l’Ain Bugey Valromey Tour, juste derrière le Tricolore Lenny Martinez. Après avoir brillé dans les terribles pourcentages de l’ascension, il semblait presque évident que le Belge allait continuer à écrire son histoire dans l’Ain. « Je reconnaissais tous les chemins, parce que c’était la même ascension qu’en U17. Ça me faisait quelque chose » témoigne-t-il, ému.
« Il faut demander à Christian Prudhomme de faire passer le Tour de France ici », rigole le lauréat au côté de Bernard Hinault juste avant ses longs podiums protocolaires. En effet, Cian Uijtdebroeks a tout raflé : victoire d’étape, plus combatif de l’épreuve, maillot à pois, blanc et jaune, il n’a laissé que des miettes à ses adversaires. Nicolas Prodhomme aura tenté d’y croire, mais la relève du « Cannibal » Eddy Mercx les a croqués.

Le Français Nicolas Prodhomme n'aura rien pu faire face au Belge - Crédit Photo : Cyclisme Ainfo
Cette première victoire est la récompense tant attendue pour un coureur annoncé comme un futur champion depuis son adolescence, que la vie n’a pas gâté. Touché par des problèmes physiques depuis plus d’un an et demi, ce coureur, qui faisait grimacer avec Primoz Roglic en 2023 sur la Vuelta, n’était plus que l’ombre de lui-même. Les heures de selle loin des projecteurs, les critiques en continu, la pression du résultat, les moments de doutes… Tout s’est envolé ce 8 août à 18 h 15 dans les rues de Belley. Arrivé en triomphe, le Belge n’a pas caché sa joie, soulevant son vélo la ligne passée, et lâchant un cri rageur. « J’ai toujours cru en moi, contrairement à des gens. Les dernières semaines, j’ai vraiment montré que j’ai le moteur, et que je suis là. » Pas prévu sur la Vuelta, le Belge aura rendez-vous sur le Czech Tour, à moins que son équipe ne change d’avis après son succès.