La chute de Julian Alaphillipe sur les championnats du monde ce 29 septembre a mis fin de manière brutale à l'histoire d'amour entre l'équipe belge QuickStep et le Français, puisqu'il ne participera pas au Tour de Lombardie comme prévu initialement. Cette liaison avait débuté en 2013, où il avait signé son premier contrat professionnel dans la réserve Etixx-iHNed. Depuis, malgré des tensions avec son patron Patrick Lefevere, il était resté fidèle à son premier amour, jusqu'à l'annonce de son transfert dans la formation suisse Tudor. Cette séparation s'explique par le climat tendu entre le manager de l'équipe et le coureur tricolore, notamment sur la question du salaire du cycliste et de ses résultats jugés comme n'étant pas « à la hauteur de son contrat » selon « Pat ». Sous les couleurs de la Quick-Step, Julian Alaphillipe a finalement glané quarante-quatre victoires, dont un monument et deux maillots arc-en-ciel. Une longue série qui a commencé sur le Tour de l'Ain 2014. Retour sur la première victoire de sa carrière, sur les routes aindinoises.
« Le Tour de l'Ain, je m'en souviens très bien »
Même après avoir remporté Milan San Remo, trois Flèche Wallonne, ou encore deux titres de champions du monde, Julian Alaphillipe n'oublie pas sa victoire sur les routes aindinoises en 2014. « C'était un moment marquant de ma carrière » expliquait-il en 2022, lors de son retour sur le Tour de l'Ain en 2022. En effet, ce succès fut la première liste de son palmarès maintenant bien fourni. Pourtant, la tâche ne semblait pas si facile au vu de la start-list. Pierre Rolland, Romain Bardet, Jean-Christophe Péraud, Rigoberto Uran, Mark Cavendish... Certains des plus grands coureurs de cette dernière décennie étaient présents sur la ligne de départ de cette 26ème édition.
Après une deuxième place sur le prologue, les jambes avaient l'air bonnes. Il le confirmera ensuite sur la quatrième et dernière étape. Sous les couleurs d'Omega Pharma Quick-Step, Julian Alaphillipe a résisté aux attaques répétées de la formation AG2R La Mondiale et du tenant du titre, Romain Bardet. Entre Nantua et Arbent, le grimpeur français a multiplié les accélérations pour tenter de récupérer le maillot jaune de Bert-Jan Lindeman. Malgré le fait qu'il a réussi à le décrocher de sa roue, il ne sera pas en mesure de distancer tout le monde et un petit groupe de coureurs réussit à le suivre. Parmi eux, Romain Sicard, Carlos Verona et Dan Martin.
Julian Alaphillipe au sprint avec son maillot blanc - Crédit Photo : Georges Ménager
Mais ces derniers n'ont pas fait le poids face au punch et à l'explosivité d'Alaphillipe. Il s'est imposé largement au terme de ces 130 kilomètres de course en laissant exploser sa joie sur la ligne. Cette victoire vient couronner un Tour de l'Ain 2014 réalisé à la perfection par « Alaph », puisqu'il a également terminé avec les maillots blanc et vert de meilleur jeune et meilleur sprinteur, ainsi que 4ème au classement général. Ce jour-là, le « Wolfpack » a fait éclore sa pépite, qui quitte finalement le nid après onze ans passé au sein de la formation belge.