Ce mardi 20 août, le département de l'Ain accueillait l'arrivée de la deuxième étape du Tour de l'Avenir qui reliait la commune de Mouchard au plateau d'Hauteville. Après 170 kilomètres parcourus à une vitesse folle et un final décousu, c'est finalement l'Italien Ludovico Crescioli qui s'est imposé au sprint devant l'Allemand Ole Theiler.
François Belay avait annoncé il y a quelques jours au micro de Cyclisme Ainfo qu'il adorait travailler sur le Tour de l'Avenir puisque c'était une course passionnante, animée par des attaques continues. La deuxième étape de cette 36ème édition du "Tour de France U23" ne faisait pas exception à la règle. Longue de 170 kilomètres et comportant trois côtes répertoriées, cette journée promettait d'être usante pour les organismes. Pendant près de deux heures, les coureurs ont tenté de former l'échappée. "Les deux premières heures c'était une course Elite. Ça ne s'est jamais posé, ça faisait attaque sur attaque, au bout de deux heures on avait 48 Kmh de moyenne" expliquait l'Aindinois Victor Loulergue, coureur dans la sélection Auvergne-Rhône-Alpes.
Crédit photo : Tour de l'Avenir
C'est finalement après 100 kilomètres de course que sept coureurs ont réussi à s'extirper du peloton maillot jaune. Le groupe composé de Pietro Mattio (Italie), Joshua Golliker (Grande-Bretagne), Colby Simmons (Etats-Unis), Daniel Vysocan (République Tchèque), Julian Borresch (Allemagne), ainsi que des deux Français, Baptiste Troja (AURA) déjà échappé hier, et Pierre Thierry. Ce dernier, situé à 1.14 minute du maillot jaune de Henrik Pedersen, fut pendant longtemps le leader virtuel de la course puisque le groupe de tête a compté jusqu'à 4 minutes d'avance. Les formations Luxembourgeoise puis Danoise ont donc assuré la poursuite pour défendre leurs leaders au général. Puis à 21 kilomètres, dans les premiers mètres de la dernière ascension de la journée, la Côte de Corlier, les échappés, réduits à six après la crevaison de Joshua Golliker à 26 kilomètres du but, ont accéléré sous l'impulsion des attaques incessantes de Colby Simmons et Baptiste Troja. Avec moins de 45 secondes en bas de la bosse, c'était mission impossible pour les fuyards. Ils seront finalement repris à moins de 10 kilomètres de l'arrivée, après s'être disputé les points de la montagne dans la petite commune de Corlier.
Derrière, nombreux sont ceux qui auront tenté de sortir en contre mais seulement deux coureurs réussiront. En effet, à moins de 5 kilomètres de la ligne, Ole Theiler a attaqué avant d'être suivi directement par l'Italien Ludovico Crescioli. Après un énorme travail de l'Allemand qui ne sera pas relayé par son adversaire, le duo se présente avec quelques secondes d'avance sur le peloton dans la dernière ligne droite. Une arrivée qui ressemble particulièrement à celle de l'Ain Bugey Valromey Tour, où Patrick Casey avait piégé les favoris et gagné l'étape en sortant dans les derniers kilomètres de la course. Et c'est finalement, le rusé Ludovico Crescioli qui s'impose dans les rues d'Hauteville. De quoi frustrer le deuxième qui ne cachera pas sa rage sur le passage de la ligne. Derrière, c'est l'Anglais James Brennan qui a réglé le peloton. Du côté du classement général, pas de changement puisque Henrik Pedersen conserve sa tunique de leader.
C'est le deuxième Danois de l'été à porter le maillot jaune à Hauteville, après Albert Withen Philipsen, qui a remporté l'Ain Bugey Valromey Tour en juillet. De quoi promettre au Danemark une belle nouvelle génération de coureurs.
Crédit photo : Tour de l'Avenir
"Je suis très heureux. Pour moi c'est très important car c'est la première victoire (de la saison) et parce que c'est sur Le Tour de l'Avenir, qui est une course très importante" avouait le vainqueur du jour, tout sourire, au micro de Cyclisme Ainfo. Une étape qui aura fait des dégâts dans le peloton avec cinq abandons mais aussi cinq coureurs de l'équipe du Mexique, qui n'auront pas réussi à rallier la ligne dans les délais. Une surprise quand on sait que le vainqueur du Tour de l'Avenir 2023, Isaac Del Toro faisait partie de cette sélection. Pourtant, lorsque l'on demande à Jarno Widar, le grand favori de l'épreuve, son ressenti sur l'étape, ce dernier n'hésite pas. "Easy", nous annonce-t-il seulement, malgré la vitesse de l'étape. "Je roule souvent comme ça" expliquait le Belge. D'ailleurs, il ne semble pas non plus se poser de questions pour la première étape de montagne demain. Son projet "attaquer". "Je suis confiant, très confiant. Je n'ai peur de personne, si tu as peur tu dois rester à la maison".
Une réaction opposée à celle du champion d'Europe, qui malgré sa dominance sur ce début de Tour, puisqu'il est le leader du classement du meilleur sprinteur, du meilleur jeune et du maillot jaune, avoue avoir souffert. "C'était une journée très difficile" confiait il après la remise de ses maillots. Concernant le futur de son maillot de leader, le Danois avoue qu'il va devoir s'accrocher. "Je vais probablement souffrir, mais on a des gars pour le général donc avec un peu de chance ils pourront prendre le maillot".